Entièrement repensé en 2017, le parcours permanent du musée présente de manière chronologique et thématique le reflet de sa collection : œuvres du Moyen Age et de la Renaissance essentiellement rhénanes, peinture flamande, écoles française et italienne des 17e et 18e siècles, art académique et régionaliste du 19e siècle. Chaque année, le musée réalise des acquisitions qui enrichissent le fond permanent.
Les collections permanentes du musée
L’art académique
Le fleuron de la collection est sans nul doute la peinture académique du 19e siècle, prisée par les membres de la Société Industrielle de Mulhouse qui en firent collection. Le genre sera par la suite déprécié et qualifié de « pompier » avant d’être remis en lumière à la fin du 20e siècle. La collection fait la part belle à la peinture historique, mythologique et à l’orientalisme : William Bouguereau, Jean-Joseph Benjamin-Constant, Léon Glaize, Etienne Dinet, Georges Clairin.
En parallèle, des artistes régionalistes (Louis-Frédéric Schützenberger, Gustave Brion) sont exposés au 2e étage dans la salle « alsacienne ».
La collection Jean-Jacques Henner
Le musée possède la plus importante collection en région de peintures de Jean-Jacques Henner (1829-1905), artiste inclassable parmi les courants artistiques du 19e siècle. Constituée essentiellement de peintures et d’esquisses préparatoires, elle est issue de dons et legs de collectionneurs locaux (Engel-Dollfus, Mme Dollfus-Koechlin) mais aussi de la famille du peintre (Jules Henner, Mme Wetzel-Henner). Outre les peintures présentées au Salon et les « têtes de fantaisie » qui firent la renommée de Henner, le musée conserve également de très beaux portraits de commande et de proches de l’artiste.
La peinture flamande et hollandaise
La peinture flamande et hollandaise des 17e et 18e siècles est constitutive du fonds d’origine du musée. Le musée expose une très belle scène de genre de Peter Brueghel le Jeune, spécialisé dans la copie d’œuvres de son père Brueghel l’Ancien. Derrière leur aspect pittoresque, ces scènes de vie possèdent un autre niveau de lecture ancré dans un contexte religieux qui souligne les vices des personnages. Les nature-mortes et paysages sont également bien représentés avec Peter Binoit ou Jacob Ruisdael.
L’art moderne et contemporain
Le musée conserve des toiles de figures importantes de l’Abstraction tels Jean Legros et Aurélie Nemours, aujourd’hui exposées au rez-de-chaussée du musée. Les courants d’avant-garde du 20e siècle sont également présents, avec des artistes alsaciens peu connus du grand public comme Charles Walch, Léon Lehmann, Alfred Giess. Aujourd’hui conservée en réserve, cette collection a fait l’objet de plusieurs expositions en lien avec l’association Art de Haute Alsace. L’art contemporain intègre la collection au fil des années grâce à des dons (Véronique Filozof) ou des acquisitions (Jean-Pierre Sergent, Naji Kamouche, Robert Combas) mais aussi la photographie (Geneviève Boutry, Alain Willaume, Françoise Saur).
5 chef-d’oeuvres du musée !
Pieter Brueghel le Jeune – Scène de patinage
Pieter Brueghel le Jeune, Scène de patinage, peinture sur bois, 1613, inv. D.58.1.5 (Collection Musée des Beaux-Arts, dépôt Société Industrielle de Mulhouse, © photo Christian Kempf)
Il s’agit incontestablement de l’œuvre la plus célèbre du musée ! Pieter Brueghel II ou Brueghel d’Enfer est le fils du célèbre peintre flamand Brueghel l’Ancien. A la tête d’un atelier qui comptera jusqu’à neuf personnes, il se spécialise dans les copies d’œuvres de son père. Le tableau dépeint plusieurs scènes hivernales pittoresques où se côtoient des patineurs sur un lac gelé. Pourtant, derrière l’apparente légèreté du sujet, se cache en toile de fond la morale religieuse qui dénonce les vices et excès des villageois !
William Bouguereau – Flore et Zéphyr
William Bouguereau, Flore et Zéphyr, huile sur toile, 1875, D. 785 cm, inv. D.75.1.50 (Collection Musée des Beaux-Arts, dépôt Société Industrielle de Mulhouse, © photo Christian Kempf)
Il n’y pas de destin artistique plus contrasté que celui de William Bouguereau : véritablement glorifié de son vivant, il fut ensuite discrédité et catégorisé peintre « pompier »… Il est aujourd’hui classé parmi les grands peintres français du 19e siècle, spécialiste du nu académique et des allégories mythologiques. La monumentale toile met en scène Zéphyr, personnification du vent d’Ouest dans la mythologie romaine, qui tombe amoureux de la nymphe Flore, déesse des fleurs.
Francesco Francia – Vénus et Cupidon
Francesco Francia, Vénus et Cupidon, huile sur bois, 16e siècle, H. 80 ; L. 49 cm, inv. 61.1.13 (Collection Musée des Beaux-Arts, © photo Christian Kempf)
Francesco Francia, artiste bolonais, représente ici Vénus, dont le geste de pudeur et la draperie nouée sur les reins sont contredits par le regard direct et les joues rosées de la déesse. À ses côtés, le petit Cupidon, reconnaissable à son carquois et ses flèches, tente en vain d’attirer l’attention de sa mère, trop occupée à nous séduire !
Anonyme – Saint Georges terrassant le dragon
Anonyme, Saint Georges terrassant le dragon,Tyrol du sud, bois polychrome, H. 170 ; L. 69 cm, vers 1490, inv. 2015.0.1(Collection Musée Historique, dépôt Société Industrielle de Mulhouse, © photo de C.Kohler)
L’épisode de Saint Georges terrassant le dragon relaté dans la Légende dorée est ici représenté au travers de cette majestueuse sculpture polychrome. Le visage du saint est traité avec un grand raffinement de même que l’armure et les draperies, dans un style gothique tardif. L’auteur est à situer sans doute au sud du Tyrol, dans l’entourage de l’artiste Hans Klocker.
Jean-Jacques Henner – La femme au divan noir
Jean-Jacques Henner, La femme au divan noir, huile sur toile, 1865, H. 93 ; L ; 180 cm, inv. D.58.1.22 (Collection Musée des Beaux-Arts, dépôt Société Industrielle de Mulhouse, © photo de L. Weigel)
Peintre alsacien comblé d’honneurs et jouissant d’une grande considération de son vivant, Jean-Jacques Henner est l’artiste phare du musée. Son œuvre – qui ne se rattache à aucune école – privilégie les femmes rousses et les nus aux chairs veloutées et nacrées, délicatement modelées par la lumière, sans artifice ni jeux d’ombres. La femme au divan noir, présentée au Salon de 1869, suscita diverses réactions auprès de la critique et fut remarquée par Emile Zola.
Catalogue des collections, Œuvres choisies (2019)
- Sous la direction de : Isabelle Dubois-Brinkmann, conservateur du patrimoine
- I.D. l’Edition, 72 pages, 15 €
En vente à la boutique du musée